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Remonter
Thomas François Therrien
Sa
généalogie #101610
Identification
Évènement à partir de 1850.
Le 26 août 1850 il est absent du mariage de sa fille Olive.
Au recensement de 1852, son épouse est avec la famille de sa fille Olive et lui
est absent.
Le seul Thomas Therrien de son âge dans le recensement de 1852 est dans la
prison de Trois-Rivières.
Le 6 mai 1852, dans la liste des prisonniers sous sentence détenus dans la
prison commune de Trois-Rivières on a
-Thomas Thérien
-Date de l'écrou: 8 octobre 1851
-Crime: Assaut et batterie avec intention de meurtre
-Sentence et sa date: 2 ans de prison, 8 octobre 1851; depuis incarcéré par le
coronaire pour meurtre.
Source: Appendice No.4 du Onzième Volume des Journaux de l'Assemblée Législative
de la Province du Canada depuis le 19 aout 1852 jusqu'au 14 juin 1853, ces deux
jours inclus, et dans la seizième année du règne de notre souveraine dame la
reine Victoria. (Dans pdf page 337 de 689, titres pages 8 et 298)
Thomas Therrien dans la prison de
Trois-Rivières lors du recensement du Canada de 1852. |
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Line Name Occupation Place of Birth Religion Residence if
out of limits Age Sex
1 Guinis, Richard Gaoler Ireland Ir Methodist Gaol 57 M
2 Guinis, F. Matron in the gaol England Ang Church of England Gaol 46 F
3 Guinis, Betty Canada Irl Methodist Gaol 14 F
4 Guinis, Richard Children Canada Irl Methodist Gaol 13 M
5 Guinis, Frances Canada Irl Methodist Gaol 10 F
6 Guinis, William Canada Irl Methodist Gaol 8 M
7 Guinis, Mary Jane Canada Irl Methodist Gaol 4 F
8 Stoker, Fanny Steamstress England Angl Methodist Gaol 24 F
9 Bolland, Elizabeth Servant Ireland Irl Roman Catholic Gaol 21 F
10 Daviau, Augustin turnkey Canada F Roman Catholic 27 M
11 Dunigan, Richard Turnkey Ireland Irl Methodist 66 M
12 Martin dit Ladouceur, J Bte Prisoner Canada F Roman Catholic 91 M
13 Bossé, Marguerite Prisoner Canada F Roman Catholic 60 F
14 Therrien, Thomas Prisoner Canada F Roman Catholic 45 M
15 Evans, Charles Prisoner United States Presbyterian 40 MNote mwl: Gaol
est une geole (prison) et Gaoler est le geolier. |
Source: Archives Canada |
Article dans le journal La Minerve le 2 mars 1852.
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Meurtre le 26 février 1852 de Pépin par Thomas Therrien. |
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6 mai 1852 - Document de Justice sur la
prison des Trois-Rivières. |
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Source: Google Books. |
Article de La Patrie le 15 mars 1905.
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Source: Archives nationales du Québec. |
Étude de Éric Veillette concernant les crimes de Thomas Therrien,
7 octobre 2012. |
Meurtre à la prison de Trois-Rivières : l’Affaire Therrien
Par Eric Veillette
www.historiquementlogique.com
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Figure 1. Intérieur d'une des cellules à la vieille
prison de Trois-Rivières. (photo: E. Veillette 2011) |
En février 1852, il y avait déjà quatre mois que Thomas Therrien
croupissait derrière les barreaux de la prison de Trois-Rivières. On
l’accusait, d’après La Minerve, de tentative de meurtre sur sa femme. On
disait de lui qu’il était originaire de Sainte-Monique dans le comté de
Nicolet.
Le vendredi 20 février 1852, deux jeunes hommes, Charles Pépin et Adolphe
Beaudoin, firent leur entrée à la prison « pour n’avoir pas payé une amende
de 25s […] »(1). Selon The Montreal Witness, ceux-ci n’avaient qu’une
sentence d’une semaine à purger.
Plus tard, selon le témoignage de Beaudoin, l’un des gardiens de la prison
nommé Daviau aurait demandé, le 23 février, qu’on lui fabrique un manche de
hache. Charles Pépin lui suggéra alors de leur prêter une hache afin de s’en
servir comme gabarit, ajoutant que ce travail de sculptage allait leur
permettre de tuer le temps. À cette époque, la fabrication de manches de
hache en Mauricie était chose courante en raison de l’industrie du bois.
Ce travail s’effectua en après-midi du 25 février. Peu après, les
prisonniers transportèrent du bois de chauffage à l’intérieur sans avoir
revu la fameuse hache dont la valeur fut détaillée dans le rapport du
coroner à « three shillings and six pence ».
Selon le témoignage de Beaudoin, Thomas Therrien n’aurait pas participé au
transport de bois mais serait demeuré dans la cour à l’endroit approximatif
où la hache avait été laissée. Par la suite, les hommes seraient allés
prendre leur souper pour ensuite retourner en cellule. Selon le gardien
Richard Lanigan, c’est vers 18h54 que les trois prisonniers – Therien, Pépin
et Beaudoin – auraient été confiné dans la même cellule. Vers 19h10, Lanigan
entendit des cris, ce qui l’obligea à revenir sur ses pas. À son arrivée,
Beaudoin était blessé et Pépin gisait déjà sur le plancher.
Que s’était-il donc produit dans cette cellule?
Le lendemain, 26 février, le coroner Valère Guillet fut appelé sur les lieux
pour faire enquête. Comme il n’y avait toujours pas de policier à
Trois-Rivières, et encore moins de détectives compétents, c’était à lui
d’investiguer les morts suspectes. C’est d’ailleurs son rapport, immortalisé
aux archives nationales, qui permet aujourd’hui d’en apprendre davantage sur
cette affaire.
Le coroner Guillet eut la présence d’esprit de retranscrire, un peu comme le
font aujourd’hui les sténographes, les témoignages de quelques personnes
clé. Beaudoin avait été blessé mais pas suffisamment pour l’empêcher de
témoigner. Quant à Pépin, il avait eu moins de chance. Il avait rendu l’âme
une vingtaine de minutes après la sauvage agression. Le dilemme et surtout
l’embarras de cette affaire reposait sur la question à savoir comment
Therrien avait réussi à introduire cet outil pourtant peu discret jusqu’à la
cellule?
Qu’est-ce qui avait motivé son désir de vouloir s’en prendre à ses deux
codétenus qu’il connaissait apparemment depuis peu?
À la lecture des documents, on comprend que Therrien, peu après la fermeture
de la cellule, passa à l’attaque. Personne ne semblait comprendre d’où il
sortait la fameuse hache. Il est clair que les gardiens de l’époque ne
contrôlaient pas très bien leur inventaire d’outils à risque.
Quoiqu’il en soit, Therrien frappa Charles Pépin dans la partie inférieure
de son omoplate gauche. La blessure fut décrite par le coroner comme ayant
une longueur de 5 pouces (12,7 cm) et « deux pouces de profondeur ».
Si Lanigan, le premier à revenir sur les lieux, ne pouvait affirmer qui
avait utilisé la hache, il appela immédiatement son collègue Richard Ginnis
afin d’aller chercher un médecin. En ce qui concerne l’arme du crime,
Lanigan identifia la hache comme étant un outil appartenant à la prison
depuis 14 ans. Selon lui, le tueur paraissait calme et osa même demander un
prêtre.
Pendant ce temps, vers 19h30, Pépin s’éteignait dans une marre de sang.
Le lendemain du crime, devant le coroner, Lanigan fut contre-interrogé par
Therrien lui-même. Est-ce parce que ce dernier n’avait pas les moyens de se
payer un avocat ou alors, comme on le soupçonnera ensuite, parce qu’il
n’avait pas toute sa tête?
Quoiqu’il en soit, il demanda au gardien si celui-ci savait qu’il était
resté huit jours sans se nourrir. Malheureusement, le document ne permet pas
d’approfondir cette question.
Adolphe Beaudoin, un journalier de Trois-Rivières, expliqua qu’à leur entrée
dans la cellule les trois prisonniers firent leur prière avant d’aller au
lit. Aussitôt, il aurait entendu son copain crier qu’on voulait le tuer. «
Notre chandelle était encore allumée et dans le même temps, j’ai entendu
frapper un coup sur le lit [de] Charles Pépin, qui s’est mis à crier […], O
monsieur, on me tue […] ».
Ensuite, Beaudoin se retourna pour apercevoir Therrien, hache à la main, qui
le ciblait et il « m’a frappé en effet dans le côté droit […] ». En dépit de
sa blessure qui lui fut mortelle une vingtaine de minutes plus tard, Pépin
trouva la force d’aider Beaudoin à désarmer le désaxé.
Après avoir reçu une autre blessure au genou gauche, Beaudoin déclara au
coroner Guillet que Lanigan arriva le premier mais que c’est à Daviau qu’il
remit l’arme du crime. Petite contradiction avec le témoignage de Lanigan,
qui affirmait être celui à qui on avait remis la hache.
Quant à savoir comment Therrien avait réussi à introduire l’arme dans la
cellule, Beaudoin déclara seulement que « j’ai la conviction que le dit
Therrien avait caché la dite hache dans sa paillasse […] ».
Pour tenter de sauver son copain, Beaudoin appliqua ses deux mains contre la
plaie mais le sang continua de glisser entre ses doigts.
Le 26 février, lors de l’enquête du coroner, Therrien semble avoir semé un
doute raisonnable quant à sa santé mentale en posant des questions qui
paraissent aujourd’hui incohérentes, tout ceci en raison des informations
disponibles bien sûr. Entre autres, il demanda à Beaudoin : « ne m’avez-vous
pas mis, vous et Charles Pépin, un morceau de viande dans mon plat avec mes
patates? ». Le rescapé répliqua que sa femme était venue lui rendre visite
en lui apportant de la viande et que, croyant bien faire, en avait offert à
Therrien.
- N’avez-vous pas demandé à coucher avec moi dans ma cellule?, questionna
encore Therrien.
- C’est Daviau, le tourne-clef, qui nous a demandé si on voulait coucher
dans la même cellule et nous y avons consenti, répondit Beaudoin.
Que cherchait à démontrer Therrien par cette question? Qu’il n’avait jamais
demandé à avoir de la compagnie dans sa cellule? Qu’il avait senti son
espace menacé?
Il semble que Therrien ait jeûné durant quelques jours. Peut-on attribuer
cette réaction, encore une fois, à la présence de ses deux codétenus?
Souffrait-il de paranoïa au point de craindre l’empoisonnement?
Voilà autant de questions qui demeurent sans réponse en l’absence de
transcriptions complètes et d’une enquête plus élaborée.
Quant au témoignage de Daviau, il permit de comprendre que Richard Ginnis
lui reprochait d’avoir oublié la hache. Voilà une incompétence qui avait
engendré de lourdes conséquences.
On ignore si Beaudoin conserva des séquelles de ses blessures, ni même ce
qu’il est devenu par la suite. Toutefois, Thomas Therrien passa en examen le
2 mars 1852 devant Joseph-Édouard Turcotte et Denis Genest Leblanc. Il est à
noter que Turcotte était un avocat et homme politique connu à cette époque.
Après avoir perdu un bras lors d’un accident, il se lança dans le droit
avant de devenir patriote au cours des années
1830. Toutefois, on l’accusera plus tard d’être opportuniste en devenant
moins radical. Au moment où le meurtrier Therrien comparaissait devant lui,
Turcotte avait perdu son poste de solliciteur général en 1848, après quoi il
était revenu à l’Assemblée en 1851 comme représentant de Saint-Maurice (2).
Lorsque Turcotte et Leblanc le questionnèrent à savoir de quelle paroisse il
était originaire, Therrien répliqua que « je ne puis pas vous dire dans ce
temps-ci », et quand on lui demanda pourquoi « à cette question le dit
Thomas Therrien reste muet et s’obstine à ne pas répondre nonobstant la
demande qui lui est faite plusieurs fois ».
Son procès se déroula le 13 septembre 1852, au terme duquel il fut déclaré
coupable et expédié à l’asile de Beauport, où il termina ses jours (3).
Notes:
1 La Minerve, 2 mars 1852.
2 Joseph-Édouard Turcotte deviendra maire de Trois-Rivières de 1857 à 1863.
En 1852, il était aussi propriétaire et rédacteur du Journal des
Trois-Rivières. Il s’éteint à Trois-Rivières le 20 décembre 1864. Plus tard,
la ville lui rendit hommage en nommant une rue en son honneur. Pour plus de
renseignements sur la carrière de Turcotte : http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?BioId=38873
3 La Patrie, 15 mars 1905. Pour affirmer que Therrien était décédé à l’asile
de Beauport (maintenant devenu l’Institut universitaire en santé mentale de
Québec après avoir été le centre Robert Giffard), le journal montréalais,
alors présent dans la région de Trois-Rivières concernant l’affaire du
meurtre de Sclater, se disait informé par le directeur de la prison William
Ginnis, qui occupait ce poste depuis 1865.
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Source:
Site de l'auteur en 2016 ou copie sur mon site,
Document PDF. |
Therrien dit Landry
Une particularité de ce cas, c'est que deux de ses enfants changeront leur nom
pour Landry ainsi que son frère Pierre Therrien. Probablement lié à la mauvaise
publicité liée à ces évènements. Je ne sais pourquoi ils ont tous choisis le nom
Landry. Il y a aucun Landry dans leurs familles rapprochées, sauf Arthémise
Therrien #10523 qui a épousé Jean Landry le 2 fév 1864 et qui est le fils
de Jean Paul Landry doyen de St-Valère où habitaient les Therrien.
Marcel Walter Landry - Pour toute question ou problème concernant ce site Web,
envoyez moi un courriel.
Dernière modification
: lundi 28 octobre 2019
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