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Remonter
Paternité, génétique et généalogie
Excellent article par Michael Gilding estimant que l'erreur de la paternité
dans la population occidentale est d'environ 1% et certainement moins que 3%. Il
faut noter que sur 10 générations ça impliquerait quand même plus de 10%.

Professor Michael Gilding is faculty
Pro Vice-Chancellor of the Faculty of Business and Law at Swinburne University
of Technology in Melbourne, Australia
RAMPANT MISATTRIBUTED PATERNITY: THE
CREATION OF AN URBAN MYTH
"There is a common view that misattributed paternity is widespread in Western
societies, between ten and 30 per cent of all births. Such estimates are an
urban myth. The actual evidence suggests that the true extent of misattributed
paternity is closer to one per cent, and not more than three per cent."
Dernièrement (janvier 2019) l'article
était à
https://scholar.google.ca/scholar?q=Michael+Gilding+RAMPANT+MISATTRIBUTED+PATERNITY&hl=fr&as_sdt=0&as_vis=1&oi=scholart
Si l'article a été déplacé. Faire une
recherche avec Google avec
Michael Gilding RAMPANT MISATTRIBUTED
PATERNITY
et vous la retrouvez facilement en
format PDF.
Source mwl:
Rampant_misattributed_paternity_The_creation_of_an.pdf
Décision de la
Cours Suprême concernant la paternité.
Le Journal de Québec, 10 janvier 2019
Un père biologique de Lévis n’est
pas reconnu comme étant le père de son fils. L’enfant né d’un adultère
gardera comme père officiel le conjoint de l’époque de sa mère.
PIERRE-PAUL BIRON
Jeudi, 10 janvier 2019 16:53. MISE à JOUR Jeudi, 10 janvier 2019 20:20
Père biologique démontré d’un enfant après une histoire d’adultère, un homme
de Lévis qui voulait faire reconnaître sa paternité a été débouté par la
Cour suprême jeudi. La mère de l’enfant, en couple depuis plusieurs années
avec son conjoint, entretenait une relation extraconjugale lorsqu’elle est
tombée enceinte à l’été 2014. Son conjoint a découvert l’infidélité en 2015,
quelques mois après la naissance de l’enfant et a décidé de quitter la
maison. Il est toutefois demeuré présent dans la vie de l’enfant en raison
d’une garde partagée.
Test d’ADN
Madame et son amant ont finalement décidé d’emménager ensemble après
quelques mois sans contact. Il s’occupe alors de l’enfant durant les visites
de celui-ci à la maison, sans être convaincu s’il est le père ou non. C’est
finalement un test d’ADN qui viendra confirmer que le père biologique de
l’enfant n’est pas celui qui est inscrit à l’état civil, mais bien l’amant
de la mère, qui cherche à être reconnu.
Priorité à l’acte de naissance
Débouté en première instance, il s’est tourné vers la Cour d’appel, qui a
aussi rejeté son appel à deux contre un l’été dernier.
« Dans ce contexte, ce n’est
pas la réalité génétique ou biologique qui a préséance, mais plutôt la
réalité sociale des rapports entre l’enfant et ses parents »
, soulignait le juge Simon Ruel à
ce moment.
Insatisfait de cette décision,
l’appelant a demandé à la Cour suprême du Canada d’entendre l’affaire, ce
qui lui a été officiellement refusé, jeudi. |
Journal de Québec, si l'article n'est pas déplacé. |
Excellent article sur le sujet dans Le
Soleil en 2020 |
«Ces enfants-là sont-ils les miens?»

JEAN-FRANÇOIS
CLICHE Le Soleil, 14 février 2020. |
«Ces enfants-là sont-ils vraiment les miens?» L’idée de
ne pas être le père biologique des gamins qu’on élève a longtemps été la
hantise de bien des hommes. Et il faut dire que jusqu’à récemment, les
statistiques qui circulaient n’avaient rien pour rassurer les orgueils
masculins un peu fragiles : 1 enfant sur 10 n’a pas le père qu’il croit,
entendait-on souvent, et certaines sources allaient jusqu’à 1 sur 4, voire
plus. Mais les progrès de la génétique et des recherches récentes dépeignent
maintenant un portrait plus réaliste de la chose, qui suggère que beaucoup
de papas s’en sont fait pour rien pendant longtemps...
«Les étudiants en médecine se font généralement dire que le taux est de 10 à
15 % ; le chiffre de 10 % est largement repris dans les études et les
manuels de génétique. [...Or le fait est que] les estimations fiables de
l’incidence de la non-paternité sont très rares, même si diverses sources
officielles en citent avec autorité», déploraient deux chercheuses
britanniques, Sally Macintyre et Anne Ellaway, dans la revue médicale The
Lancet en 1991. À l’époque, les études les plus «pessimistes» indiquaient
que 30 % des enfants anglais auraient un père biologique autre que le mari
de la mère. Mmes Macintyre et Ellaway considéraient ces résultats comme
«probablement exagérés», mais ajoutaient que «nous n’avons aucune manière
d’évaluer la validité du chiffre fréquemment cité de 10 %» — qui est quand
même élevé, quand on y pense.
Or les tests génétiques sont maintenant beaucoup plus performants et
meilleur marché qu’il y a 30 ans, si bien que l’on peut désormais
(in)valider ce célèbre 10 %. Et l’automne dernier, la revue savante Current
Biology a fait paraître ce qui est sans doute toujours l’étude la plus
récente à ce sujet. Une équipe européenne menée par Marteen Larmuseau, de
l’Université de Leuven, a analysé les arbres généalogiques d’hommes vivant
de nos jours en Belgique et aux Pays-Bas et a identifié 513 «paires» qui
remontaient à un ancêtre masculin commun uniquement par des liens père-fils.
L’intérêt de l’exercice était que dans le génome humain, il y a un
chromosome nommé «Y», qui n’est présent que chez les hommes et qui se
transmet de père en fils. Alors dans chacune des 513 paires d’hommes, le
chromosome Y devait montrer clairement ce lien de filiation directe — sauf
si, quelque part dans le passé, l’arbre génétique indiquait un père qui
n’était pas «le bon», pour ainsi dire. Les chercheurs avaient également une
méthode pour estimer à quand remontait la «paternité extra-paire», comme ils
l’appellent.
Muni de cet indicateur, M. Larmuseau et ses collègues ont pu calculer des
taux de non-paternité pour les naissances survenues à partir du XIVe siècle
(!) jusque dans les années 1970. Résultat : dans l’ensemble, ce ne sont pas
25 %, pas 10 %, mais bien 1 % environ des enfants n’avaient pas le père
indiqué par l’arbre généalogique.
Taux variable
Fait intéressant, ils ont aussi trouvé que le taux variait pas mal selon les
époques et les milieux sociaux. Ainsi, dans les petits villages, la
«paternité extra-paire» ne concernait que 0,6 % des gens, contre autour de
2,3 % dans les villes où la densité de population excède les 10 000
habitants par km². De même, ils ont pu évaluer le statut socio-économique
pour une bonne partie des pères (ou «non-pères») puisque les archives
généalogiques mentionnent souvent les métiers : chez les classes moyennes et
supérieures, le taux de naissances illégitimes ne dépassait pas 1 %, mais il
atteignait 4,1 % dans les familles pauvres. La Révolution industrielle a
également fait grimper la «paternité extra-paire» jusqu’à 12 % dans les
quartiers ouvriers belges et hollandais du milieu du XIXe siècle, voire
jusqu’à 36 % chez les domestiques et les journaliers de Bruxelles.
Les raisons derrière cette hausse ne sont pas entièrement claires, notent M.
Larmuseau et ses collègues. Dans les classes pauvres de l’époque, les pères
avaient peut-être moins intérêt à s’assurer que les enfants étaient bien les
leurs, puisqu’ils avaient moins (sinon rien) à léguer. Du côté féminin, il
est possible que le sexe ait pu être une manière d’avoir accès à plus de
ressources en milieu défavorisé. En outre, notent les auteurs, la
combinaison de pauvreté, de criminalité et de densité de population des
quartiers ouvriers du XIXe siècle a sans doute rendu les femmes plus
vulnérables aux viols et à l’exploitation sexuelle — or le chromosome Y ne
dit pas si l’enfant est né d’une infidélité «romantique» ou d’une agression
sexuelle. Il est aussi possible qu’un certain nombre de ces cas soient des
mariages arrangés pour sauver l’«honneur» d’une jeune fille tombée enceinte.
Quoi qu’il en soit, ces résultats confirment d’autres études récentes, qui
ont elles aussi conclu à des taux historiquement bas de naissances
illégitimes, et ils n’étonnent guère Dominique Morin, professeur en
sociologie de la famille à l’Université Laval (qui n’a pas participé à
l’étude de Current Biology). «L’infidélité était un péché grave qui venait
avec la crainte de conséquences après la mort. Il y avait aussi un abus de
confiance qui pouvait s’étendre à tout le réseau familial [...et] des coûts
économiques liés à ça parce que si vous vous retrouviez stigmatisé et coupé
de la famille ou de la communauté, ça pouvait compliquer vos affaires
énormément», dit-il.
En outre, dans les petits villages tricotés serrés, un homme et une femme
non mariés pouvaient difficilement se retrouver seuls régulièrement sans que
les autres ne finissent par se douter de quelque chose. Mais ce genre de
«surveillance» était beaucoup plus relâchée dans les quartiers ouvriers
pauvres, où les habitants étaient pour la plupart des campagnards déracinés,
n’étaient souvent que de passage et ne se connaissaient pas, ou peu. «Si
vous vivez dans un village et que vous vous figurez que vous allez passer
toute votre vie dans cette communauté-là, alors vos relations avec les
autres sont extrêmement importantes pour vous [ce qui rend l’infidélité très
risquée]. Mais si vous êtes un rural qui migre en ville et qui n’est pas sûr
qu’il va rester là longtemps, c’est différent», indique M. Morin.
Normalisation
Les chiffres présentés dans Current Biology ne montrent pas de tendance à la
hausse des naissances «illégitimes», mais on aurait tort d’en conclure quoi
que ce soit, avertit M. Morin. Les circonstances ont tout simplement trop
changé pour qu’un même indicateur mesure de nos jours la même chose qu’en
1920. «Les croyances et les pratiques traditionnellement reliées à
infidélité ont perdu de l’autorité. On a normalisé le divorce, et dans une
certaine mesure l’infidélité elle-même, alors si vous ne voulez pas endurer
ça, il y a des procédures juridiques pour sortir du couple. Si vous ne
voulez pas sortir du couple, la honte est moins grande qu’avant. On
considère l’infidélité comme de nature plus privée, comme une chose qui se
négocie à l’intérieur du couple, alors que c’était moins le cas avant»,
dit-il.
En outre, le chercheur en psychologie du couple Frédérick Philippe, de l’UQAM,
signale que les naissances «illégitimes» sont un indicateur qui sous-estime
grossièrement l’infidélité, puisque tout rapport sexuel ne débouche pas
forcément sur une grossesse. «Quand on demande aux gens de rapporter
eux-mêmes s’ils ont commis une infidélité, les chiffres sont beaucoup
élevés», dit-il.
Et en effet, le General Social Survey (GSS, un vaste sondage public mené
annuellement aux États-Unis) comporte une question sur l’infidélité montre
des taux tournant autour de 12 %, d’année en année.
«Ce que tout cela fait ressortir d’intéressant, souligne M. Philippe, c’est
que l’infidélité survient dans des contextes spécifiques, comme les petites
communautés par rapport aux grandes villes anonymes, et ça va changer dans
le temps. Avant, la possibilité d’une grossesse sans père était un risque
énorme pour les femmes, mais ça se fait plus facilement maintenant.
Autrefois, on se mariait beaucoup pour des raisons économiques et les gens
restaient en couple même s’ils ne s’aimaient plus, alors qu’aujourd’hui on
se sépare parce que les gens ne s’épanouissent plus dans le couple, même
s’ils s’aiment encore un peu. […] Alors c’est très difficile de comparer les
époques parce que les raisons derrière l’infidélité ont changé.» |
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CHROMOSOME X, CHROMOSOME Y
À en juger par leurs noms, ils pourraient être associés à des générations
particulières, mais il n’en est rien : les chromosomes X et Y déterminent le
sexe des gens à la naissance depuis la nuit des temps. Nos gènes forment une
longue chaîne qui se replie sur elle-même pour former des «amas» que l’on
nomme chromosomes. Ces chromosomes se regroupent ensuite en paire, et le
génome humain compte 23. Or sur la 23e et dernière de ces paires, les
chromosomes se présentent en deux «sortes» différentes, soit les X et les Y.
Les gens qui naissent avec deux chromosomes X sont des femmes, et ceux qui
ont un X et un Y sont des hommes. Lors de la procréation, chaque parent ne
transmet qu’un seul de ces deux chromosomes à chacun de ses enfants. Les
mères ne peuvent donc léguer que des X. Les pères, eux, peuvent soit donner
un X, qui s’alliera au X de la mère pour faire une petite fille (XX), soit
donner un Y, ce qui donnera la combinaison XY : un garçon. C’est pour cette
raison que le chromosome Y est un marqueur de parenté entre les hommes qui
sont reliés par des lignées d’ancêtres masculins jusqu’à un ancêtre commun :
c’est parce que les Y sont transmis de père en fils. |
Source:
Le Soleil, Québec, QC, 14 février 2020. |
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Dernière modification
: samedi 11 juin 2022
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